Lilypie Third Birthday tickers

mardi, février 12, 2008

Enfin là!!

Bébé est enfin né... 15 jours après sa date prévue!! Monsieur s'est donc pointé le bout du nez le 30 janvier 2008 à 00:33, après plus de 24 heures de travail... vraiment pas facile comme travail et accouchement par contre...

Vendredi le 25 janvier, comme j'avais décidé d'annuler mon induction, mon médecin voulait que je vienne faire un monitoring et une échographie pour s'assurer que bébé allait bien. J'ai négotié pour avoir seulement l'échographie et faire le monitoring seulement si quelque chose était anormal à l'écho et il a accepté. Donc le vendredi bébé était pétant de santé et mon médecin l'a mesuré juste "pour le fun" : un gros bébé entre 8lbs11oz et 9lbs6oz. Vraiment dans ma bulle, j'ai répliqué que bébé n'était pas aussi gros que ça c'est certain, que je pesais 7lbs à la naissance moi-même et que j'avais pris seulement 20lbs dans ma grossesse, donc impossible d'avoir quelque chose de plus gros que 8lbs. Mon médecin a trouvé ça bien drôle et a rétorqué qu'on verrait quand bébé allait sortir. Il m'avait réexaminé et m'a dit que mon col avait pas mal changé depuis le mardi (3 jours avant), donc il était confiant que je puisse aller en travail spontané.

Lundi 28 janvier, toujours rien. J'ai braillé presque toute la fin de semaine que je n'étais pas capable d'aller en travail toute seule, que j'allais me faire induire à 42 semaines et que j'avais attendu tout ce temps-là pour rien... Mais bon, mon bébé bouge pas beaucoup, je me stresse un peu mais je me rassure parce que lorsque je le stimule beaucoup il répond quand même assez bien. Une de mes amies m'appelle vers 18h pour voir si tout va bien et pour vérifier si mon bébé bouge bien (elle connaît assez ma tendance à minimiser ce qui devrait m'inquiéter). Elle m'a fait capoter en me rappelant tous les cas de mort intrautérine qu'elle avait vu dernièrement et me dit que franchement, je devrais aller à l'hôpital au moins pour faire un monitoring (ce que je ne voulais pas faire parce que je savais très bien que peu importe le résultat ils allaient vouloir que je reste pour me faire induire). À 20h j'ai tout de même décidé d'y aller parce que bébé ne bougeait franchement plus et que je commençais à capoter en ruminant tout ce que mon amie m'avait dit... Le monitoring n'était pas très rassurant au départ et la résidente de garde voulait que je reste pour me faire induire. Comme je n'étais pas d'accord, elle voulait appeler mon médecin pour que lui décide quoi faire. Finalement, après 45 minutes de monitoring, bébé s'est réveillé et a commencé à bouger beaucoup beaucoup, alors je demande à l'infirmière de rappeler la résidente pour lui dire que tout va bien et que je dois m'en aller. J'ai finalement attendu jusqu'à 23h, toujours pas de nouvelle de la résidente, je trouvais qu'il était un peu trop tard pour appeler moi-même mon médecin, alors je dis à mon chum que si d'ici 15 minutes je n'ai pas de nouvelles de personne on s'en va, surtout que j'étais convaincue que je commençais à être en travail spontané!! Je suis donc partie à 23h15 de mon plein gré chez moi...

J'avais une tonne de contractions et à 4h du matin j'ai dit à mon chum que je voulais retourner, question de ne pas être prise dans le trafic du matin! On a quitté vers 5h, le temps de prendre ma douche et de mettre la dernière touche aux bagages... J'ai remis les pieds dans la salle d'accouchement à 5h45 et ils m'ont donné une chambre directement (anyway même si je n'étais pas assez en travail à 42 semaines je devais me faire induire). La résidente de garde (la même que la veille) était vraiment frustrée contre moi que je sois partie contre son "avis médical". Elle me l'a bien fait sentir en m'examinant brutalement :-(


Vers 7h30 mon médecin s'est pointé et il m'a examiné : j'étais à un gros 4 cm! Au même moment, il a rompu les membranes de mon bébé. J'étais vraiment encouragée que tout allait bien progresser et que j'allais pouvoir peut-être accoucher sans même avoir d'épidurale! Il m'a aussi dit de ne pas rester dans le lit : bon conseil puisque la douleur était beaucoup plus supportable une fois assise ou debout. J'ai continué à me bercer au rythme des contractions jusqu'à 10h30, moment où mon médecin est réapparu. Il m'a réexaminé, et à ma grande déception il me dit que c'est encore 4 cm, mais que la tête de mon bébé est maintenant moins bien appliquée au col et que la position de ce dernier est moins favorable (voulant aller en occiput postérieur direct, c'est à dire un bébé qui regarde le plafond au lieu de regarder le plancher). J'étais déçue mais je ne me laisse pas démonter et je lui dis de me prescrire du syntocinon, le médicament qu'on donne pour stimuler les contractions. Mon médecin me demande si je suis bien certaine de ne pas vouloir d'épidurale avant qu'on commence le synto, mais je rétorque que ce n'est pas nécessaire.


Mon chum, qui avait oublié ma valise à la maison, est reparti environ au même moment que mon infirmière a commencé le synto. (Elle aussi m'a informé que l'anesthésiste était dans la salle d'op et donc pas disponible pour une épidurale. Je lui dit de procéder quand même avec le synto.) Elle a commencé à 2 mili-unité et la douleur associées aux contractions diminuent. J'étais donc confiante de pouvoir continuer à dealer avec ma douleur. Elle augmente ensuite à 4 et là, tout de suite, je vois une grosse différence. Les contractions, qui étaient très douloureuses mais tout de même tolérables, sont passées à extrêmement douloureuses et presque intolérables. Elle me demande si je veux quelque chose pour la douleur, mais je refuse toujours en vraie tête de cochon. Elle augmente donc à 6. Au bout de 2 contractions, je pense que je vais m'évanouir. La douleur est tellement forte que j'ai l'impression que mon dos est dans un étau de métal qui serre de plus en plus quand la contraction gagne en intensité. Je suis debout à côté du lit, me tenant au bord dudit lit pour ne pas tomber, et je me demande ce que je vais faire. J'avais tellement mal que je ne pouvais pas atteindre le bouton pour appeler l'infirmière... Je finis par me dire qu'elle va probablement revenir bientôt et qu'au pis aller elle va me trouver évanouie par terre. Lorsqu'elle rentre dans la chambre, peut-être au bout de 10 minutes (qui m'ont paru 1 heure), elle me redemande si je veux quelque chose pour la douleur. Évidemment que oui!! L'anesthésiste est toujours dans la salle d'op, alors je lui demande du fentanyl intravéneux (un genre de morphine). Seul problème, il faut être dans le lit pour l'administrer et j'avais tellement mal que je ne pouvais plus m'y mettre, dans le maudit lit!


Ma mémoire des événements qui ont suivi est assez mauvaise. Je n'étais plus capable d'avoir le contrôle et je criais avec la douleur. C'est comme si j'avais tellement mal que je ne peux plus me souvenir avec précision de ce qui s'est passé! L'infirmière a fini par me donner le fentanyl et à me faire mettre dans le lit, et finalement l'anesthésiste est venu me faire une épidurale combiné avec une rachidienne pour que la douleur disparaisse rapidement. Effectivement, 3 minutes plus tard, toute la douleur était disparue... c'était presque magique!


Mon chum a fini par revenir avec ma valise 1h30 après être parti. Une de mes bonnes amies est venue me voir pour me jaser un peu et m'emmener des trucs à boire. Mon infirmière pouvait enfin augmenter le synto sans que je souffre le martyre. Tout allait bien jusqu'à temps que le coeur de mon bébé se mette à décélérer jusqu'à 70. Je pèse sur le bouton pour appeler l'infirmière et je mentionne que mon bébé décélère à 70. Elle arrive rapidement accompagnée du résident junior (mon amie, qui travaillait à la salle d'accouchement cette journée-là, était dans une césarienne...). Le pauvre gars était visiblement mal à l'aise de devoir s'occuper de moi (je le comprends!) et il commence à capoter qu'il allait peut-être devoir m'examiner! Finalement le coeur finit par remonter sans que le résident ait besoin de m'examiner, à son grand soulagement! Vers 13h30 mon médecin revient m'examiner, je suis à 5-6cm et mon bébé ne regarde plus directement le plafond (ouf!). Le seul problème c'est que sa position est encore loin d'être idéale et que ça me cause beaucoup de douleur au dos. Donc l'épidurale a toujours besoin d'être supplémentée pour que je puisse tolérer la douleur (et je pense aussi que ma tolérance diminuait beaucoup du fait que j'étais très fatiguée). Vers 16h00, nouvelle visite de mon médecin qui me dit que je suis maintenant à 7cm et que la tête du bébé a bien descendue. J'ai enfin vraiment espoir que tout ce travail aboutisse à quelque chose. Mais je ne peux plus vider ma vessie et il doit me mettre un cathéter de foley pour la vider :-(


Seule ombre au tableau, je suis vraiment crevée. Tellement crevée que je me demande comment je vais faire pour aller jusqu'à la fin. Je jase avec mon chum, mais honnêtement je sens à chaque minute qui passe que je n'en peux plus. J'ai juste envie de pleurer, de pleurer et encore de pleurer jusqu'à ce que ce cauchemar se finisse. Mon amie revient me jaser vers 19h30, ça me change les idées et ça me remonte un peu le moral... Et puis vers 20h une infirmière que j'apprécie beaucoup arrive pour s'occuper de moi! Ça me rassure de savoir que ce sera elle qui sera là pour l'accouchement et je me relaxe un peu. Vers 20h30, nouvelle visite de mon doc qui me dit que je suis à 9,5 cm et que la tête est vraiment basse! ENFIN!


J'essaie donc de dormir pour avoir un peu de forces pour pousser le bébé. J'essaie d'oublier le fait que je ne produis plus d'urine (malgré que mon amie m'ait prescrit plusieurs "bolus" dans mon soluté), que mon bébé regarde toujours dans une mauvaise direction et que j'ai besoin d'une tonne de supplémentation dans mon épidurale pour endurer la maudite douleur au dos qui me tue, et je me concentre sur "il va enfin sortir bientôt, et par la bonne porte".


Je me réveille intermittement durant mon sommeil et plus ça va, plus je sens que le bébé est bas. C'est cool, je me dis que ce cauchemar aura véritablement une fin plus heureuse qu'une césarienne. Vers 22h30, je me réveille en sursaut avec une douleur atroce... ça fait tellement mal que je ne peux même pas me retenir de pleurer (et de crier aussi :-( ). Mon médecin revient, il me dit que je suis à 10 cm et que je suis à +2 et que le bébé serait "accouchable" avec un instrument. YOUPPI! Pas de césarienne c'est certain :-). On me met plus d'anesthésiant dans l'épidurale et la maudite douleur finit par partir complètement.


Mon amie et mon infirmière m'installent donc pour pousser. Mais bon, avec la dose de cheval d'anesthésiant qu'ils m'ont donné, je ne sens absolument rien... donc pas facile de pousser comme il faut. J'essaie de visualiser dans ma tête comment il faut faire (pour l'avoir expliqué à des centaines de patientes, je me dis que je devrais être capable de le faire "comme il faut" même si je ne sens rien du tout...). Au bout d'une vingtaine de minutes de poussées, c'est toujours pas terrible comme progression, mais je me sens plus encouragée parce que les effets de l'anesthésie se dissipent un tout petit peu et que je sens beaucoup mieux (donc plus facile de pousser...). Le seul problème, c'est qu'à chaque contraction je sens un peu plus... donc au bout d'une vingtaine de minutes ça fait vraiment mal et la douleur m'empêche de pousser correctement... et comme la douleur me donne mal au coeur, la nausée elle aussi m'empêche de bien pousser. Je finis par vomir, je pousse un peu mieux, mais à un moment la douleur redevient insurmontable. Je demande à mon infirmière d'aller chercher une autre dose supplémentaire pour mon épidurale tout en sachant que ma limite de tolérance à cette douleur atroce était presque atteinte.


Malheureusement, le maudit cathéter d'épidurale (le petit tuyau qui amène le médicament dans le dos) a cassé. Et on a pas pu le remettre ensemble. En 2 ans et demi de résidence, je n'ai jamais vu quelque chose du genre arriver. Mon amie non plus, et mon infirmière non plus. Donc pas possible de mettre plus de médicament dans l'épidurale. Avec une douleur qui n'arrêtait pas d'augmenter et qui devint rapidement insupportable. Tellement que je ne me souviens plus trop de ce qui s'est passé à partir de là. Je me souviens que je criais et que je vomissais de douleur, mais je ne saurais dire combien de temps ça a duré. À un moment donné j'ai entendu la voix de l'anesthésiste dire à mon médecin de bien me tenir parce que j'allais peut-être sauter au plafond en sentant l'aiguille entrer dans mon dos (pour une autre épidurale). J'ai réalisé que la douleur allait s'arrêter bientôt, j'ai été capable de reprendre le contrôle et j'ai répliqué à l'anesthésiste que je ne bougerais certainement pas. Il m'a fait une rachidienne combiné à une épidurale et deux minutes plus tard la douleur n'existait plus. Mais j'avais vraiment peur que ça "dégèle" à nouveau...


L'anesthésiste m'a dit que la rachidienne allait durer 30 à 45 minutes, et je savais très bien que l'épidurale, qui pourrait prendre le relai après, ne me donnerait jamais un aussi bon contrôle de la douleur qu'avec la rachidienne. Je me suis dit que j'allais sortir ce bébé dans les 30 prochaines minutes, sinon on allait le sortir avec des forceps parce que je n'en pouvais plus. Il était minuit. À minuit 33 il est né! Par ma seule volonté de pousser. J'étais vraiment gelée mais j'ai tout de même senti passer la tête et les épaules... c'était vraiment bizarre comme sensation... Ils ont mis le bébé sur ma poitrine après qu'il soit né, mais je pense que ça m'a pris 1-2 minutes avant d'être capable de le regarder et de le toucher. J'étais tellement "sous le choc" de l'accouchement, je pense que je ne voulais même plus avoir de bébé! Mais bon il s'est mis à hurler et ça m'a fait réagir... J'ai essayé de le mettre au sein sans succès alors je lui ai mis un doigt dans la bouche qu'il a tété avec soulagement.

Après avoir accouché le placenta, je demande à mon médecin qu'est-ce que j'ai comme déchirure. Je pense que son hésitation à me répondre m'en a plus dit que ce qu'il m'a expliqué... Bref une très mauvaise déchirure :-(. Mon bébé est né avec la main dans le cou, et son coude a tout déchiré sur son passage... Anyway, il a réparé tout ça pendant une bonne demie-heure, mais à la fin je commençais à ressentir vraiment beaucoup de douleur. J'ai réussi à le tolérer jusqu'à ce que mon médecin parte, et après ça a recommencé à être vraiment insupportable : nausées horribles et douleur indescriptible au périnée. J'ai demandé du gravol à mon infirmière mais ce n'était pas assez ; l'anesthésiste a dû revenir et m'a injecté un bon cocktail dans mon épidurale. J'ai commencé à me sentir mieux vers 2h du matin et là j'ai enfin pu allaiter mon fils!!