Lilypie Third Birthday tickers

vendredi, avril 17, 2009

Panique à bord

Depuis plusieurs semaines, tout se bouscule dans ma tête et je panique à l'idée de voir ma résidence se terminer bientôt (dans à peine plus d'un an). C'est trop rapide. Je ne me sens pas prête. Dans la vie en général et professionnellement.

Pas prête dans la vie en général parce que je n'ai pas envie de changer de milieu de vie et de milieu de travail. Je suis confortable où je suis présentement, Cookie a une gardienne à qui je fais confiance, j'aime notre chalet-maison et son emplacement, et après 2 ans de vie dans ma banlieue je commence à avoir des repaires.

Pas prête professionnellement parce que je commence à paniquer à l'idée de faire les choses seules, sans patron pour me superviser (du moins dans le sens vague du terme), mais surtout parce que je ne peux pas me décider sur la carrière que je veux avoir. Certes pour la plupart des gens une carrière en gynéco-obstétrique reste simpliste (accoucher des bébés et faire des tests pap) mais en réalité plusieurs opportunités s'offrent à moi, dont celle de faire une surspécialisation. Celle en urogynécologie me fait de l'oeil (malgré qu'il ne faut pas me demander comment une passion pour l'incontinence urinaire et les "descente de vessies" peut survenir, je pense que personne à l'extérieur du "monde gynécologique" ne peut me comprendre!!) et depuis des mois je pèse les "pour" et les "contre" d'appliquer pour cette surspécialisation. Avec cette formation complémentaire, c'est la voie dorée pour appliquer sur un poste dans l'hôpital où je suis présentement formée, rester à long terme dans ma petite banlieue sympathique, et aspirer à une longue carrière académique à former plusieurs générations d'étudiants en médecine et de résidents. Bien entendu le poste en milieu universitaire à Montréal n'est pas garanti (et ne le sera jamais), donc je pourrais quand même me ramasser n'importe où au Canada, perspective qui me donne des sueurs froides. Mon autre option est de dire "game over" dans 14 mois et de me trouver un poste en région afin de pratiquer comme obstétricienne-gynécologue "généraliste" (ie qui peut faire un peu de tout en terme de gynéco et d'obstétrique). Bien entendu cette option nous donnerait une meilleure qualité de vie dans l'immédiat, mais pas nécessairement à long terme.

Et puis pour couronner tout ça mon projet de grossesse qui n'aboutit pas. À chaque jour qui passe je suis confrontée à la terrible réalité : mon ovulation n'est pas revenue parce que j'allaite encore trop. Mon mirena est sorti il y a 3 mois maintenant et je n'ai eu aucune vraie menstruation. Donc maintenant je dois appliquer pour faire mon examen (de fin de résidence) en mai 2010 et potentiellement commencer une surspécialisation en juillet 2010 alors que dans la réalité j'espère tomber enceinte, prendre un congé de maternité d'un an et graduer en 2011. Sans parler du stress qui augmente juste à penser à cet examen que je devrai passer lors de la fin de ma résidence (et pour lequel je dois étudier - beaucoup étudier).

Bref certain jours j'aimerais déserter mon cerveau. Le mettre à off. Ou encore trouver un coin où je pourrais me réfugier sans entendre tous ces signaux d'alarmes qui me disent "grouille-toi de te décider, le temps file trop vite et tu vas rater ta chance!"

J'aimerais tellement être une maman à la maison ces temps-ci. Il me semble que s'interroger sur "qu'est-ce que je vais faire pour souper" doit être tellement plus agréable de "qu'est-ce que je vais faire avec ma maudite carrière"! Si seulement je pouvais donner la carrière à mon chum et ne garder que le reste... Malheuresement la job est très gratifiante (Et addictive! C'est tellement satisfaisant d'opérer et de voir le résultat après! Sans parler des jolis petits bébé que j'ai le plaisir de mettre au monde!). Parce que sinon je pense que je n'hésiterais pas très longtemps...

3 commentaires:

marie-pascale a dit...

Bonjour Mandoline,

je te lis depuis peu, je suis la soeur d'Anne-Lise (maternitanne). Elle m'a parlé de toi et de ton dilemme entre allaitement et grossesse. J'ai moi aussi dû me rendre à l'évidence: allaitement pour moi veut dire pas de grossesse. J'ai allaité 11 mois. Dont presque 6 mois à espérer qu'une autre grossesse prenne... Je devais choisir entre poursuivre ce merveilleux allaitement et devenir enceinte. Comme personne n'était tanné, ni moi, ni ma fille, j'ai laissé les choses se poursuivre. Sans aucun regret! Le matin des 11 mois de ma puce, dernier boire donné sereinement. J'ai finalement eu un beau + au 2e cycle suivant l'arrêt de l'allaitement. J'aurais voulu avoir deux grossesses plus rapprochée, finalement mes deux plus jeunes auront 21 mois de différence, ce qui est tout à fait correct! Nous sommes très heureux.

Il faut parfois faire des choix, et toi tu en as déjà plus que la moyenne à faire! Je te souhaite d'être sereine au moins avec celui-là! Bonne chance pour tes choix professionnels!

Bulle a dit...

Je suis maman à la maison et malheureusement les soucis de carrière m'assaillent aussi... Est-ce que je reste dans ma discipline, est-ce que je retourne à l'université pour former les futurs profs, est-ce que je change d'ordre d'enseignement? Je recommence à travailler en août, pas le choix, chéri est encore aux études (retour aux études en fait dans un programme presque aussi long que médecine). Avec ça, je me culpabilise parce que j'aimerais tellement rester à la maison pour ma fille... J'aimerais aussi que les enfants n'est pas un trop grand écart d'âge mais pour bien "fiter" dans une année scolaire, il faut que je tombe enceinte entre octobre et décembre pour accoucher entre juillet et septembre. Je dois donc enseigner l'éducation physique enceinte! Je l'ai fait, c'est pas la joie. Pas de retrait préventif au secondaire à moins d'avoir des cas de comportements violents...

Je comprends tes dilems... le cerveau à off quelques heures quelle idée merveilleuse! J'aimerais tellement avoir quelque chose de plus encourageant mais tu tombe tellement dans les mêmes bibittes que moi!

Essaie de partir en vacances avec ton chéri et Cookie (nous on ne pourra pas pour des raisons hors de notre contrôle...) Après quelques jours "hors temps" on a souvent les idées plus claires...

Bonne chance!

Mandoline a dit...

@ Marie-Pascale : à chaque jour j'ai l'impression de vivre ce dilemme. D'un côté allaiter est vraiment très important pour moi et j'aimerais beaucoup offrir un sevrage naturel à mon fils, de l'autre avec la vie compliquée que j'ai j'aurais vraiment besoin de tomber enceinte hier pour que tout soit plus facile pour la suite des choses. Pour l'instant, après maintes pression de mon chum (lui privilégie la grossesse), j'ai diminué le tire-lait à 1 biberon par jour pour la garderie (mon fils ne prend pas encore de lait de vache). Ma production de lait a diminué un peu, mais toujours pas de retour de fertilité pour l'instant. Ça m'enrage mais j'aime trop ma relation d'allaitement avec mon fils pour l'interrompre maintenant.

@ Bulle: Merci de ton commentaire! C'est encourageant de savoir que je ne suis pas seule à vivre ce genre de situation désagréable...