Lilypie Third Birthday tickers

mardi, août 14, 2007

La bedaine grossit!

Autant je regrettais d'être enceinte durant mon premier trimestre, autant je trippe maintenant. Vraiment, je n'aurais jamais pensé apprécié autant être enceinte.

Malgré le night float (i.e. mois de travail de nuit), je suis en pleine forme et de bonne humeur. J'en suis à ma troisième semaine et je ne suis pas blasée de faire des consultations à l'urgence ou d'accoucher des patientes. Tellement que je me "chicane" presque avec ma résidente junior pour aller voir les patientes à sa place!!

Quelqu'un m'avait laissé un commentaire il n'y a pas très longtemps pour que j'explique comment ça fonctionne le système éducationel médical au Québec. Je vous explique rapidement.

On peut entrer à l'école de médecine après le cégep ou après un diplôme universitaire. Dans mon cas, comme je suis entrée après le cégep, j'ai dû faire une année "préparatoire" universitaire avant de commencer le vrai cours de médecine, et le tout a pris 5 longues années. Durant les 4 ans du cours de médecine, environ 2 sont théoriques et les deux autres sont pratiques, que l'on appelle "externat". Donc si vous voyez quelqu'un à l'hôpital qui se présente comme un externe, c'est un étudiant de médecine. Donc un "apprenti-médecin", quelqu'un qui fait son cours et qui n'a pas encore gradué.

Après avoir gradué de l'école de médecine, on devient des médecins. Sauf qu'un médecin ne peut pas pratiqué sans avoir fait d'études post-doctorales. Nous avons 2 choix pour les études post-doctorales : la médecine de famille, une formation de 2 ans, ou encore une spécialité, qui dure en général 5 ans. Dans mon cas, j'ai choisi l'obstétrique-gynécologie, une spécialité qui demande 5 ans de formation.

Vous comprendrez donc que vous pouvez rencontrer différent niveau de compétence chez les médecins résidents. Celui de première année est généralement assez incompétent, et celui de cinquième année est souvent aussi compétent (sinon plus) qu'un médecin "patron", c'est à dire un médecin qui a terminé sa résidence. Donc ce n'est pas parce que vous êtes traités par un résident que vous êtes entre de mauvaises mains (dans certains cas si le résident ne serait pas là la qualité des soins laisseraient grandement à désirer, surtout dans les hôpitaux ou je travaille).

Dans notre programme, comme la compétence des résidents varient grandement entre le début et la fin de la formation, nous avons donc des résidents "juniors" et des résidents "sénior", le sénior étant généralement un résident de troisième, quatrième ou cinquième année (donc avec raisonnablement d'expérience). Le résident sénior supervise généralement les résidents juniors et les étudiants tout en étant lui-même sous la supervision du médecin traitant, qu'on appelle aussi "patron" dans les milieux francophones ou "staff" dans les milieux anglophones.

Ainsi, dans notre programme, les responsabilités envers les patientes sont généralement distribuées entre les résidents juniors, qui s'occupent des patientes à "bas risque" (i.e. grossesse terme sans complication) et les résidents séniors qui s'occupent des patientes à "haut risque", c'est à dire les grossesses prétermes, puis tout ce qui touche à la gynécologie. Un médecin traitant est généralement disponible en tout temps pour la supervision, que ce soit sur place (pour la salle d'accouchement) ou par téléphone (pour la gynécologie). Les étudiants, quant à eux, font le travail qui leur est assigné par les résidents, qui se résume souvent à prendre l'histoire médicale, à faire des examens physiques et à remplir la paperasse pour les dossiers des patientes.

Enfin, en espérant que ça éclaire un peu :-)

***

Malgré tout, autant je me sens bien maintenant, autant je redoute comment je serai au troisième trimestre. Je commence à penser que je vais trouver ça difficile de courir toute la journée dans la salle d'accouchement rendue à 36 semaines, surtout si j'ai une grosse bedaine. J'ai prévu le début de mon congé de maternité à 39 semaines et 6 jours, mais je souhaite ardemment accoucher avant la date prévue. Il me semble qu'à 38 semaines ça serait l'idéal. Surtout si le bébé n'est pas très gros pour "minimiser les dommages". À la quantité d'horreur que je vois à chaque jour, j'ai vraiment peur de l'accouchement. Je pense que c'est pire quand on voit toutes sortes de complications... parce qu'on sait ce qui peut arriver de pire!!

Heureusement que j'ai vraiment une confiance aveugle en mon médecin. Il ne reste juste qu'à espérer qu'il puisse venir pour mon accouchement. Sinon j'ai quand même plusieurs plans B :-).

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