Lilypie Third Birthday tickers

vendredi, janvier 22, 2010

2 ans d'allaitement... ou presque!

Quand j'étais enceinte, bien sûr je voulais allaiter, parce que c'est "mieux pour le bébé", et parce que quand on est enceinte on veut toujours donner le meilleur à notre enfant, mais jamais je n'aurais pensé que l'allaitement prendrait une telle place dans ma vie. Jamais, au grand jamais, je n'aurais imaginé allaiter un enfant de plus de 1 an. C'était ma barrière psychologique. Après 1 an, pour moi, un enfant était beaucoup trop grand pour être allaité, et juste le fait d'imaginer allaiter plus longtemps que ça me donnait la chair de poule. J'essaie de me rappeler pourquoi je me sentais comme ça à l'époque, mais franchement je ne me souviens plus.

Quand j'étais enceinte de 24 ou 25 semaines, à notre "enseignement" du vendredi après-midi (pendant la résidence on travaille 4 jours et demi par semaine et la dernière demie-journée ce sont des cours reliés à notre spécialité) c'était un cours sur l'allaitement. Le cours était donné par des médecins de famille qui travaillaient dans une clinique d'allaitement, et je me souviens qu'ils recommendaient d'allaiter pour 2 ans comme c'était dans les recommendations de l'organisation mondiale de la santé. L'amie avec qui j'étais assise ce jour-là, qui s'affiche comme "anti-bébé", m'avait demandé en blaguant si je voulais allaiter un enfant de 2 ans plein de dents et je me souviens comme si c'était hier ce que je lui avais répondu : "There is NO WAY this is going to happen".

Me voici maintenant avec un enfant de presque 2 ans (dans une semaine) toujours allaité. Et qui allaite encore tellement que lorsque je suis de garde (comme ce soir), je dois encore tirer mon lait. Sinon c'est trop douloureux. Bref si quelqu.un m'aurait dit pendant ma grossesse que j'allais allaiter aussi longtemps, je n'aurais jamais pu le croire!

J'ai compris quand j'ai accouché et que j'ai commencé à allaiter que le sevrage programmé à un an (car c'était ça mon plan durant la grossesse!) n'allait pas arriver. Le lien avec mon bébé était trop fort. Et quand je suis retournée au travail, l'allaitement lorsque je retrouvais Cookie était vraiment nos moments privilégiés mère-fils. J'étais tellement émotive face à ça que lorsque je lisais le livre de la ligue La Lèche sur l'allaitement, je pleurais à chaudes larmes quand je lisais les histoires de sevrages. J'ai alors compris que ça allait être difficile d'arrêter, probablement à quelque moment que ce soit.

Mais bon, même si Cookie allaite toujours, il a quand même été "partiellement sevré" relativement jeune. Quand j'étais enceinte et que j'ai planifié de retourner travailler à temps plein après 16 semaines, je me disais que j'allais tirer mon lait et que ça équivalait au même qu'il le boive de mon sein ou d'une bouteille. Je n'ai plus tellement la même opinion aujourd'hui, mais bon le plan établi pendant la grossesse fut suivi à la lettre et Cookie a pris ses premières bouteilles à 6 semaines. À l'époque j'étais tellement frustrée qu'il les refusait, mais maintenant je comprend mieux. Heureusement c'est un enfant qui s'adapte relativement bien (et qui a rapidement compris qu'il n'avait pas d'autre choix, que son néné allait au travail et que son seul choix de rechange était une bouteille de lait maternel) et il s'est contenté de prendre le sein de 10 à 12 heures par jour et de prendre la bouteille (toujours du lait maternel dedans par contre) le reste du temps. Mais bon on peut dire qu'il se reprenait la fin de semaine et les jours de congé!

On a fait du cododo jusqu'à 15 ou 16 mois et à ce moment-là il buvait encore 2-3 fois par nuit. Mais après 4 mois sans Mirena, quand j'ai compris que mes menstruations n'étaient pas revenues parce que j'allaitais trop la nuit, j'ai décidé de le sevrer la nuit et de cesser de faire du cododo. Ça m'a brisé le coeur. Au début quand il pleurait je l'allaitais et je le remettais dans sa bassinette ensuite (parce que la stimulation du mammelon joue sur les hormones, autant sinon plus que la quantité de lait encore produite par le sein), et au bout de 2-3 semaines il a commencé à dormir toute la nuit sans se réveiller. Donc à ce moment-là on a passé de 5-6 tétées par jour à 3 (une le matin, une en revenant du travail, puis une avant le dodo). Ça a fonctionné, mes menstruations sont revenues le mois d'après et je n'ai pas été trop triste d'avoir pris cette décision parce que je voulais vraiment tomber enceinte.

Aujourd'hui Cookie tète habituellement 2 ou 3 fois par jour quand je travaille, et 3-6 fois quand je suis à la maison. Je lui donne le sein quand il le demande, mais parfois si c'est trop plein et qu'il n'a pas réclamé je lui offre. Ce qui fait que j'ai encore pas mal de lait, probablement autant qu'après le sevrage de nuit à 16 mois. Je me sens plus zen à l'idée du sevrage, mais j'ai encore un petit pincement au coeur quand je pense que ça arrivera bien un jour ou l'autre. Sûrement pas pour tout de suite, parce que Cookie aime vraiment beaucoup téter, au point que parfois il tète tellement longtemps après que le lait ait été épuisé que j'ai l'impression qu'il va réussir à boire les glandes mammaires à force de téter si longtemps!!! Mon chum est convaincu que Cookie va continuer à téter jusqu'à au moins 3 ans si je ne me décide pas à le sevrer d'ici là, et ma foi je crois qu'il a raison!!

Il y a un an, quand j'ai fait enlever mon Mirena pour tomber enceinte, je croyais vraiment que ça pourrait arriver rapidement et j'espérais pouvoir allaiter deux enfants en même temps. Encore aujourd'hui, je me dis que maintenant ça a peu de chance d'arriver, parce que au mieux mes deux enfants vont avoir 3 ans d'écart, mais bon, on ne sait jamais ce que le futur nous réserve. N'empêche que si Cookie a 3 ans et que je ne suis toujours pas enceinte et que les autres causes possible ont été éliminées, je crois que je vais sérieusement considérer le sevrage... en espérant que je n'aurai pas à me rendre jusque là!

N'empêche, ce que je trouve le plus difficile dans le fait d'allaiter un enfant de 2 ans, c'est de l'assumer. Allaiter un nouveau-né est tellement bien perçu dans notre société, mais allaiter un enfant de plus de 18 mois est souvent perçu comme une aberration, une faiblesse parentale, une déviance, une excentricité. J'ai beaucoup de difficulté à m'afficher comme telle. Donc peu de gens savent que j'allaite encore mon fils. Je ne me sens définitivement plus à l'aise d'allaiter en public, sauf devant mes parents, et j'en parle définitivement plus. Au bout d'un certain temps les gens prennent pour acquis que l'enfant est sevré et ils ne posent plus de question sur le sujet, ce qui fait que c'est assez facile d'éviter le sujet sans avoir à mentir effrontément. Mais n'empêche que tout ça me met inconfortable. Ça ne sera jamais au point de faire pencher la balance pour le sevrage, mais l'idée de me faire juger gratuitement m'emmerde quand même. Parce que je pense qu'il faut allaiter un enfant, jour après jour, pour se rendre compte que ce besoin d'allaiter qui est viscéral chez un nouveau-né peut être aussi valide et important pour un enfant de 2 ans. Et des fois j'ai l'impression que c'est peut-être même plus important.

J'espère que Cookie et moi profiterons encore longtemps de cette belle relation d'allaitement!

5 commentaires:

Caroline a dit...

Bonjour!

Je te comprends. J'allaite mes jumelles de 6 mois et demi, et on commence déjà à me demander jusqu'à quand je compte le faire... Dans ma tête, c'était un an maximum clair, clair, clair. Je voyais allaiter au-delà comme une excentricité ou une déviance, comme tu le dis. Puis là, je me dis que ça continuera peut-être après. Ça dépendra d'elles. J'adore allaiter, je me demande pourquoi -- peut-être à cause des hormones sécrétées pendant la tétée? :)

Christine (Maman Chouette) a dit...

Je te comprends aussi. J'ai allaité Henri jusqu'à un peu avant ses 16 mois et depuis qu'il avait 1 an, les gens me demandaient c'était pour quand la fin de l'allaitement... j'ai adoré allaité mon fils. !! Je peux te dire que le sevrage, s'est fait tout naturellement... sans pleur, sans crise. Nous étions prêts pour les deux...
Tu as ta propre histoire.., personne ne peut prétendre comprendre et juger.... Bon courage..

Caroline (La Belle) a dit...

Je crois que tu es la meilleure personne pour savoir ce qui est bon pour toi et ton fils. Moi j'ai dû arrêter d'allaiter aux 7-8 mois de petit Ange et j'en étais triste. Je compte essayer d'allaiter le prochain bébé au moins jusqu'à un an et plus si je suis capable. Je comprends tellement comment tu te sens à la fin proche du sevrage. Je n'ai pas allaiter aussi longtemps, mais je me souviens comment je me sentais à la fin.

Profite bien de cette belle relation et ce beau moment privilégié que vous avez encore tous les deux !

Anonyme a dit...

Bonjour chère maman,
Je viens de tomber sur votre blog et j'ai lu votre article sur l'allaitement prolongé..j'ai adorééé...c'est comme ci je me lisais!!Mon fils va avoir un an et un mois dans queleues jours et je l'allaite toujours et c'est vrai que je commencais depuis un moment a sentir les regards bizarres..pourtant pour moi il n'y a pas meilleur cadeau que je puisse faire a mon fils que ca..ces des moments magiques quand il tète et que je vois la confiance, la joie et la tranquilité qu'il y a dans ses yeux ca me comble largement pouzr oublier tout le monde! tt le monde bien évidemment me demande quand est ce que je vais arrêter je dis que c'est bientôt mais au fond de mieux je sais que pas du tt..je compte continuer le max (deux ans au-)mais comme vous je n'ai toujours pas eu de retour de couches :/ et je pense déjà au deuxième :) j'aimerai bien avoir de vos nouvelles depuis votre publication!
Cordialement,
maman folle de son fils :)

Unknown a dit...

Bonjour j'allaite mes jumeaux de 2 ans et demie et c'est que du bonheur!!! J'arrêterais en fonction d'eux et je ne laisserais personne décider à notre place. Je me fiche des regards des autres ce qui compte c'est notre bonheur...le temps passe vite et je ne veux pas gâcher ces moment de plaisir que je peux prendre grâce à mon congé parental. Ne laissez pas les autres décider pour vous! Bonne continuation.