Nerfs à fleur de peau

Jusqu'à maintenant, c'est ce que je déteste le plus de ma grossesse. J'ai les nerfs à fleur de peau, j'ai le goût de pleurer aussitôt que quelque chose me froisse légèrement, et je sens mon humeur qui fluctue comme les feuilles d'un arbre un jour de grand vent. Plus ça va et plus je trouve difficile de vivre avec ces émotions qui me submergent à tout moment.

La semaine dernière, je m'occupais d'une patiente d'un médecin qui ne tolère pas de manquer ses accouchements, mais ce dernier refuse de rester dans l'hôpital et quand il arrive, il faut que la patiente accouche dans les 10 minutes qui suivent son arrivée. Pas toujours facile, surtout quand on sait qu'il reste à 15 minutes de l'hôpital!!

Enfin... j'avais cette patiente qui ne poussait pas trop bien et qui semblait avoir un très gros bébé. On l'encourageait à chaque poussée, et à un moment donné la tête s'est mise à avancer dramatiquement, tant et si bien qu'elle aurait pu accoucher à ce moment-là. Évidemment, nous appelons Dr X. pour qu'il vienne à l'hôpital subito-presto. Ce dernier est arrivé 35 minutes après que je l'ai fait appeler, et 3 minutes après l'accouchement (parce que le bébé n'allait plus très bien, j'avais dû accoucher la patiente sans lui). Dr X. aussitôt qu'il entre dans la chambre et qu'il voit que le bébé est déjà né, se met à me chialer dessus. Normalement, ce genre de commentaire déplacé et ridicule me coulerait dessus comme sur le dos d'un canard, surtout qu'il a mis 35 minutes à venir et que le bébé avait vraiment besoin de naître. Mais avec la grossesse, c'est différent. Je me sentais comme si ce qu'il venait de me dire était la pire injustice du monde. J'essayait de me raisonner et de me dire que ce n'était qu'un gros con, que j'avais fait la meilleure chose pour la patiente et pour son bébé, mais ce niaiseux n'arrêtait pas d'en rajouter. Ça a été plus fort que moi, je sentais les larmes me monter aux yeux. Je me trouvais vraiment braillarde, mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais rien faire pour empêcher les larmes de couler. Le mari de la patiente m'a vu pleurer et a commencé à capoter. Ça m'a juste fait pleurer plus! Dr X, avec qui je m'entends habituellement bien, a donc vu que je pleurais et a commencé à s'excuser, que ce n'était pas grave qu'il ait manqué l'accouchement, que je faisais toujours un bon travail, blablablablabla, mais rien n'y faisait, c'était trop tard et c'était plus fort que moi... Ça m'a pris un bon 2 heures pour m'en remettre!!! Je pleurais encore dans l'auto quand j'ai quitté l'hôpital, je pleurais quand je me suis couchée et quand je me suis réveillée ce soir-là pour aller travailler, j'avais encore le goût de pleurer là-dessus!!!

Enfin... ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres... mais n'empêche que c'est gênant de se mettre à pleurer au travail pour un oui ou un non :-(. Surtout que cette semaine c'est nettement pire que la semaine dernière :-(

Maudites hormones!!! Qu'est-ce que ça va être quand je vais être à 10 semaines? Je vais être intenable :-(